Au plus près de la grande distribution
Les Transports Ducamin exploitent 65 véhicules et emploient 93 personnes. « Notre plus grande difficulté est d’appréhender les volumes, déclare le chef d’entreprise. Les commandes sont souvent passées la veille par les magasins. Si certains véhicules effectuent des navettes régulières, d’autres roulent uniquement en cas de pic d’activité. Et l’été, certains magasins multiplient leurs volumes par deux ou trois ». Pour absorber ces variations de flux, Frédéric Ducamin a créé, il y a 6 ans, une activité longue distance, également active dans le frais. « Nous nous sommes focalisés sur le marché du primeur, qui fait rouler les camions de fin septembre à fin mai. Nous pouvons donc récupérer des véhicules sur la période estivale ». L’activité longue distance génère aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires de la PME. Les véhicules roulent notamment de la Corrèze, où ils embarquent des pommes, vers l’Angleterre. Ils peuvent aussi être affrétés par Trans Europe Logistique, une autre société de Frédéric Ducamin (voir encadré). « Nous pouvons récupérer 20 véhicules supplémentaires l’été pour absorber les pics d’activité, explique le transporteur girondin. Et éventuellement avoir recours à de la sous-traitance si cela s’avère nécessaire ».
Dans l’organisation des Transports Ducamin, il existe une autre contrainte : la gestion de l’activité de nuit. Un exploitant veille en permanence pour gérer les urgences. Et la sécurité est considérée comme une priorité. La PME a investi récemment dans un système d’anti-endormissement. Un surcoût de 2 000 € par véhicule. « Dix cabines sont déjà équipées et les autres suivront », annonce Frédéric Ducamin, qui, par ailleurs, investit largement dans l’informatique embarquée. « Le parc est entièrement équipé depuis 8 ans, avec Astrada comme fournisseur. Et nous disposons aussi de modules de conduites économiques, d’alertes infractions, du suivi kilométrique, du remonté des températures des caisses… Nous employons trois exploitants pour 90 conducteurs. L’informatique embarquée constitue une aide dont on ne peut plus se passer ». Les Transports Ducamin devraient enregistrer un chiffre d’affaires stable en 2014. De l’avis de Frédéric Ducamin, son entreprise « a les moyens et les compétences pour capter du travail plus technique, et donc à plus forte valeur ajoutée ». Et de citer la bio température, la livraison au hayon ou en sas.
Frédéric Ducamin ne s’inquiète pas outre mesure de la déflation annoncée, qui provoquerait une baisse continue des prix dans la grande distribution. « Nous ne connaissons pas la situation de bras de fer qui existe entre les enseignes et certains producteurs. Mais il faut coller au marché et entretenir le lien que nous avons tissé. Nous allons continuer à véhiculer l’image de nos clients sur nos remorques ».
DUCAMIN (33)
• CA 2013 : 11 M€
• Résultat net : 200 K€
• Effectif : 93 salariés
• Parc : 65 véhicules
• Activité : transport sous température dirigée
Frédéric Ducamin a créé, il a y 6 ans, avec Nicolas Daffos (ancien de TFE), la société Trans Europe Logistique. Là encore, la température dirigée est la spécialité de l’entreprise, mais cette structure est uniquement dédiée à une activité vin. Basée à Bruges, à proximité de la rocade bordelaise, Trans Europe Logistique dispose d’une plateforme sous température dirigée de 3 000 m2. La société ne dispose pas d’un parc moteur et effectue de la sous-traitance pour son activité transport, notamment auprès des Transports Ducamin. « Nos clients sont des transitaires pour lesquels nous effectuons de l’acheminement de vin vers les ports d’exportation, comme Le Havre ou Marseille », explique Frédéric Ducamin. Le transport sous température dirigée du vin en bouteille est de plus en plus prisé des grands châteaux, qui maîtrisent ainsi parfaitement la qualité de leurs vins de la propriété au consommateur final. Trans Europe Logistique emploie dix personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 3 M€ en 2013. « Il s’agit d’une activité très technique, avec de la sécurité, de la douane, de la signalisation… Évidemment, cela apporte plus de valeur ajoutée que le transport de marchandises classique, mais c’est également beaucoup plus compliqué ».